Je ne te crois pas
quand tu dis que
tu n’es que de pierre
Toi qui fond à la vue du miel
filant sur la fresque oubliée
Je ne te crois pas
Toi dont la lèvre supérieure dépasse celle d’en dessous
pour voir quel goût ont les framboises
fraiches sur mon épaule ce matin
Toi dont le coeur s’emballe à la moindre goutte de café
je ne te crois pas quand tu dis qu’en toi rien ne sursaute plus
que ton corps est cette roche pétrifiée
alors que tu t’enroules comme un lionceau
sous la cabane de nos draps.
Tu dis la vie est chienne
elle n’accouche que des fins
que même le jasmin en juin
s’effrite comme toi
Je n’y crois pas.
Je ne crois pas à ton soit disant
sang froid-magma figé
au noir des volcans
Toi qui dis n’être que désert acide
mais gémis de plaisir
au moindre caresses de Pluie
sur ta peau vanille
Je ne te crois pas.
Tout fini tout se meurt tu dis
et doute qu’il soit alors possible d’aimer
Et je ne peux pas te croire
toi qui tiens trop serré dans ta main toujours trop chaude
les lettres d’amants défunts
que tu murmures encore encore encore
à l’ambre de l’église
Je ne te crois pas.
Je ne te crois plus
depuis que j’ai vu tes joues humides
refléter les éclairs silencieux
ce soir de juin.
ornella pacchioni
aka bonyfragile